Le chat et l' Egypte.  

Bien avant les Egyptiens, le chat et l’homme mêlent leur destin pour l’éternité  sur les bords de l’Indus.

Il y a plusieurs versions sur l’origine du chat, pour l’une, le chat serait arrivé déjà domestiqué en Egypte, il l’aurait été au Pakistan ou en Perse d’où il aurait suivi les esclaves de Nubie qui construisaient les pyramides, pour l’autre le chat aurait été probablement domestiqué vers 2000 avant Jésus Christ en Ancienne Egypte. Avant il vivait à l’état sauvage, les agriculteurs égyptiens ont commencé à domestiquer le chat sauvage d’Afrique, Felis sylvestris libyca vers 4000 avant Jésus Christ. Les paysans égyptiens l’ont adopté pour protéger leurs récoltes, ils appréciaient sa présence amicale et ses qualités de chasseur de souris.

En Egypte le chat est associé aux déesses mères et aux astres du Jour et de la Nuit. Puis le chat a pris une importance de plus en plus grande dans la vie quotidienne et religieuse du pays. A partir de 1567 avant Jésus Christ le chat devint un animal sacré. Plusieurs représentations du chat ont été retrouvées près des déesses Isis et Méphtys. Les Egyptiens considéraient le chat comme le gardien des portes de la nuit. Les textes sacrés le nomment « chat lumière » ou « grand matou ». Les prêtres égyptiens pensaient que certaines statues avaient une vie propre. Cette statue vivante, sphinx attirait une parcelle de la puissance divinité. Les Egyptiens avaient choisi comme gardien du sommeil le chat. Il avait le pouvoir d’éliminer dans l’atmosphère les mauvaises émanations. Le chat est la pupille de Rê et l’œil d’Horus. Le chat pouvait fixer le soleil ou la lune, les Egyptiens en conclurent qu’il était partie intégrante de Dieu. Il devient d’abord la symbolique du Dieu-Soleil Râ puis la déesse Bastet sœur-épouse de Râ. Tuer un chat était un crime grave puni de mort.

Les Egyptiens avaient sans doute remarqué que le chat était très fécond. Ils l’ont associé à la maternité. Les Egyptiens voyaient dans le chat une incarnation de la déesse Bastet dans le monde des vivants. Bastet est une déesse chatte issue de l’œil du soleil, elle aurait été une lionne de Nubie ramenée par Thot le dieu singe. En prenant un premier bain dans les eaux du Nil, elle se serait muée en chatte. Ce qui ne l’empêche pas de rester une chatte-lionne. Bastet était le double doux de Sekhmet, la violente. La lionne apaisée devint une chatte représentée par Bastet. Elle est chargée la nuit de protéger le soleil endormi d’Apopis, serpent nocturne ennemi du Dieu solaire. Bastet était parfois appelée « petit chat » ; ses sœurs les lionnes Sekhmet et Tefnet étaient les « gros chats ». Cette déesse du soleil régnait sur la fertilité et les plaisirs de la vie : la musique la danse, l’amour, la joie de vivre. C’était aussi la déesse de la guérison. Le culte de Bastet, aussi appelé Pasht, prend de l’importance. Elle dispensait la fertilité sur son chemin. Elle était la protectrice et nourrice des enfants royaux, puis la déesse de la maternité par la suite elle fut le symbole de la protection de tout le peuple égyptien. Elle protégeait les femmes enceintes, surveillait la grossesse, aidait à l’accouchement, allaitait les bébés et servait de nourrice. Une chatte était tatouée sur le bras des jeunes. Cette chatte était la représentation de Bastet. Du sang de chats sacrés était injecté aux enfants par les magiciens du temple pour les protéger des épidémies et des influences néfastes.

A Bubastis, capitale de l’Egypte à l’époque, un temple était dédié à la déesse chatte Bastet. Chaque année des milliers de gens venaient dans son temple la célébrer. Il y a des cimetières de chats, près des temples, le long du Nil. Chaque temple avait ses chats. Quand les gens désiraient une faveur de la déesse Bastet, ils apportaient les meilleurs poissons en offrande à sa représentation terrestre, le chat. Une fois mort les chats étaient momifiés comme les pharaons. Emporter un chat sacré hors d’Egypte était un crime puni de mort. Les chats étaient vénérés comme des dieux. Pendant longtemps les chats sont restés en Egypte où ils étaient sacrés et ne pouvaient quitter le pays. De nombreux pèlerins venaient au temple de Bubastis demander ses bienfaits à la déesse Bastet. Ils offraient à la déesse des chats en or, en argent, en bronze. Le temple était situé sur une île au milieu du lac. Ainsi les chats ne sortaient jamais du temple. En moyenne quatre fois par an, mais jamais la nuit, le temple était ouvert aux fidèles. Le reste du temps, seuls les prêtres y avaient accès. C’était l’occasion de grandes réjouissances, sistres et flûtes faisaient danser. En Egypte, les prêtres de Bastet étaient experts dans l’art de la magie et de la médecine. Ils avaient des formules incantatoires, charmes et amulettes destinées plus particulièrement aux mères et aux nouveau-nés. Le chat demeura le compagnon préféré des prêtresses, devineresses. Dès l’Antiquité égyptienne, le chat fut associé à la musique avec Bastet la déesse au sistre. Les prêtres égyptiens en plaçant la représentation du chat sur le sistre, le plus ancien instrument de musique, rendait cette musique sacrée. La musique du sistre éloignait les mauvais esprits et invitait à la danse dont Bastet était aussi la déesse. Les Anciens Egyptiens donnaient aux chats de la viande, du lait et des morceaux de poissons du Nil. Quand un chat mourrait, il était embaumé puis emporté au grand temple de Bastet, où il était enterré dans un sarcophage ; Son maître prenait le deuil. Il se rasait les sourcils pour marquer son respect pour le défunt. Pour les Anciens Egyptiens le chat était plus sacré que les autres animaux.

Le chat ayant une grande résistance à la douleur et aux maladies, cela lui a fait la réputation d’avoir plusieurs vies. Peut-être 9 ? En Egypte, le neuf est un chiffre important, il représente l’universalité, l’achèvement, l’unique tout en un. Peut être les neuf vies du chat sont elles venues de là par l’intermédiaire des prêtres égyptiens. Pour les Egyptiens, le chat est une créature divine née au cœur du ciel où nous situons la constellation du lion. Il est dit que les chats utilisent leurs neuf vies à cause de leur curiosité. Cette légende remonte à l’Egypte où le nombre 9 avait des propriétés magiques.

Les Egyptiens entouraient le chat d’un parfum d’orient le kyphi, c’était un mélange de seize ingrédients odorants dont : le vin, le miel, la cardamone, les raisins secs, le genévrier, le souchet, la résine, le bois, la rose,…

Intercaler le nom de Bastet dans le prénom de ses enfants les plaçait sous sa protection, comme Marie pour les chrétiens.

Bien qu’il ne puisse sortir d’Egypte, le chat fut tout de même exporté. Après la chute de l’Egypte les chats furent considérés comme porte-bonheur jusqu’au Moyen Age européen. Le destin du chat a beaucoup évolué au cours des siècles.

Les chats venus d’Egypte furent importés en Italie par des marchands phéniciens, puis ils se répandirent à travers l’Europe, où ils arrivent entourés d’une aura de mystère. Tous les chats, avec ou sans pedigree, descendent de cette souche égyptienne.